1 chien, 4 hommes et 5 sacs à dos

nous sommes prêts pour l'aventure

vendredi 13 août 2010

déjà le 13 août...

Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes plus connectés. Depuis avant le massif de la Bernina. Celui d'avant le Valais. Faute de connection, c'est sur. Mais dire que nous les recherchons activement serait mentir.

Comment reprendre tt ce qui ne s'est pas dit et qui deja s'evapore? Parler plutôt de manière générale, de la manière dont on vit ce voyage.

Nous entrons dans l'itinérance de manière plus totale, plus évidente; les pauses ne sont plus que des pauses, repartir n'est plus vraiment une question plutôt une évidence. Comme disent les enfants, quand on s'arrête on ne sait plus quoi faire de ses jambes. Les corps se transforment aussi, se musclent et s'allègent. Les douleurs se font différentes, localisées et ponctuelles. Etonnement, nous allons souvent plus vite que les autres, nettement moins chargés, l'effort est une norme de déplacement.

Si l'on passe par une route, rentre dans une grande surface pour faire les courses, j'ai l'impresion d être ds un film de Tati. Les gens qui s'agitent, tournent en rond, s'énervent pour savoir si tel produit est disponible avec le vaporisateur... Notre société s'est faite forte à nous inventer des raisons insensées de s'en faire.

Les gens nous disent toujours qu'on rentre dans la réalité... Nous, on s'interroge: elle est où en fait la réalité? N'est=elle pas plutot à 2600m?

Dans les villes et les villages, il y a partout des places de parking, mais pas de place prévue où coucher une tente. Les voitures passent avant les gens.
Nous plantons toujours, toujours, là où nous voulons planter. A Poschiavo: un fond de jardin, après avoir hésité à prendre la pelouse de la maison communale ...

La Bernina, c'est vraiment bien.
On s'est offert un très beau détour plus alpin par rapport au trajet de la Via Alpina. Nuit à 2600m (1 degré dans la tente la nuit, mais on descendra à moins 2 ds le Valais). Vue sur nos premiers Glaciers, bien sûr à distance).
Une journée de grosses pluies, passée à jouer aux cartes dans un refuge au creux d'un ptt village classé en pleine montagne. Comme un écrin.

Un autre village, aussi isolé, 2 jours plus tard. accueillera nos tentes. Avec le sourire du fermier qui monte traire ses vaches (à la main) avec un énorme bidon à dos. C'est aussi une terre de contraste entre le côté Suisse où ds les stations, les villas contemporaines sont cernées de bagnoles rutillantes et les villages italiens perdus dans l'alpage, comme dans le temps. Juf, village Suisse perché à plus de 2000m tente de reconcillier un temps ces deux mondes.

Vous a=t on déjà dit que Niels joue à chanter avec la Montagne. Il joue avec l'écho que font les cirques rocheux. Il ne voudrait pas qu'on le dise. Ne le répétez pas. Mais on a quelques enregistrements, on verra ce que cela donnera.

Il y a bien sûr mille autres choses à dire de la Bernina. je laisserai tantôt les enfants en dire plus.

Ensuite, poussé par la pluie, nous avons choisi de refaire un saut de puce pour rejoindre diretement le Valais. Sautant le Tessin. Nous voulons aussi garantir notre arrivée à Nice le 15 septembre. Il nous faudrait en effet au moins 5 mois pour faire l'ensemble de la traversée des Alpes. L'anniversaire de Anne a été fêté sur ce trajet. Entre autre par un réveil avec des ballons plein la tente.

Ainsi les derniers jours de juillet nous sommes partis de Sint-Nichlaus ds la vallée de Zermatt pour une traversée inventée sur carte (la Via Alpina passe au nord du Rhône, nous au Sud). passant de Vallée en vallée, j'ai découvert le Valais qui berça les vacances enfantines de Anne. Ces vallées sont idéniablement belles et très alpines. C'est pour moi une vraie découverte.

§ nuit pluie et neige au matin...

A la troisième vallée, c'est le Jardin des belges, c'est aussi l'arrivée en zone francophone. Les traditionelles questions : d'où venez vous ? et leurs traditionelles réponses : de Slovénie ;-! mènent alors à de plus longues discussions. L'étonnement, souvent mêlé d'admiration et d'envie, s'exprime en questions. Les enfants, surtout, forcent l'admiration. Il faut dire qu'ils ont fière alure avec leurs mines bronzées, leurs gros sacs, leurs jambes musclées, les yeux pétillants et leur vitesse de pointe à dépasser tous les "touristes" de la montagne (nous appelons ainsi tous ceux qui se promènent en montagne avec de plus ptt sacs que nous; c=à=d à peu près tt le monde).

Avec le Valais, viennent aussi les premiers amis. Une journée douce passée à Martigny chez Christine et Christophe, Jeph et Niels qui se découvrent des copains pour jouer, voir les feux d'artifices du premier août et nous qui avons une première vraie journée de pause.

Puis Thérèse et Jean-Michel se joignent à nous pour marcher une trop courte journée, Myriam qui prend le relais le lendemain et mêne les enfants au sommet du Mont Avril. La descente sur la vallée d'aoste qui s'achève sur un campement du club alpin italien. Pour le première fois les cartes du CAB servent, presque symboliquement, mais elle crée un lien. Et la rencontre là aussi est douce. le renard viendra crier la nuit pour défendre son territoire à qques mètre des tentes.

Après la traversée de Aoste en bus et une demi-journée de courses ds la plus grande ville vue depuis bientôt 2 mois, c'est Val Grisenche (à retenir) puis on bascule pour les premiers pas en France, dernier pays (de mot "dernier" fait peur, le retour angoisse...). Nous sommes aujourd'hui chez Françoise (ma cousine) et Stephane. Ils ont choisi de vivre à la montagne. Entre une Belge et un Breton, c'est logique ;-) et nous accueillent pour une pause. Les enfants découvrent des cousins éloignés de leur âge et la mayonaise prend tt de suite. Et nous avons accès à internet. Merci de cet accueil, la veille de votre départ pour la Corse.

Il faudrait vous parler aussi de ttes ces rencontres. Les professionels de la montagne, guides, accompagnateurs, gardiens, qui viennent vers nous avec une complicité qui nous place dans leur univers; notre voyage (et les compétences qu'il suppose) nous place spontanément du côté du guide plutôt que du client. Les incroyables connections qui se nouent (cette guide de Chamonix qui parle Coréen et Niels qui vont échanger des cours; Christophe tu as le bonjour d'Edith "de la Chaudière"; Michel, Didier, j'ai un candidat pour le Sarek l'an prochain, il est moniteur de Ski de fond à Autrans, ...)

Ces métiers qui nous font envie (combien de fois n'ai-je imaginer emmener des groupes découvrir tel ou tel itinéraire, ...) pèsent aussi par ce qu'ils sont nécessaires surtout à ceux qui n'ont pas apprivoisé la montagne. Jephan dessine lui les plans de son futur alpage (et découvre que pour avoir le fromage, il faut gérer le fumier ;-).

Demain, il faut repartir. Les prévisions météos sont carrément très mauvaises, et pour 10 jours. Devra=t=on finalement marcher longtemps sous la pluie ? Nous avons tjs été gâtés de ce côté. On verra. C'est le chemin qui décide.

Aujourd'hui aussi nous avons pris par internet les billets pour le retour. Le ve 17 à 20h35 nous arriverons à bxl midi... Cela me parait iréel et pour tt dire assez angoissant. Aurons nous le temps de marcher jusque là ? Pourrons nous nous refaire à une vie "de prison" comme disait ce berger...

J'arrête là, j'ai rien dit mais c'est déjà beaucoup trop long.
Je vous embrasse tous.
Tantôt les enfants rentrent d'avoir été voir une épreuve de coupe du monde de saut à ski d'été avec Stephane (merci!), ils prendront le relais.

Geoffroy (et Anne)




NB: nous n'avons encore placé AUCUNE photo de cette traversée des Alpes sur le blog ou le site. Les photos sur le site datent de la rando de l'an passé (Mont Viso) et servaient de présentation.

2 commentaires:

  1. A vous lire, je voyage en pensée avec vous. Cela me redonne envie d'ailleurs, de vagabondages, de nomadisme...

    Voici une petite lecture récente à partager :

    Un beau matin d'été...

    Ceux qui ne sont jamais partis ne savent pas ce qu'ils perdent. Aveuglés par l'habitude, ils vivent au milieu de leurs semblables - mot horrible, si l'on veut bien y réfléchir - jusqu'à ne plus savoir distinguer la singularité des êtres (et la leur propre). Au lieu que le marcheur, sans cesse en mouvance, ne fait que croiser le chemin d'autrui, un bref instant : un instant pourtant où tout est dit. Vient-il à rencontrer un homme, il ne s'interroge pas sur la qualité d'une présence mais celle d'un destin. En quelques traits lui est révélé ce qui, chez le passant du hasard, vaut la peine d'être retenu: l'Autre "tel qu'en lui-même"... A ce stade, on ne fréquente plus des apparences mais des essences - si fugitives que soient les silhouettes qui leur prêtent corps. Rare privilège dont ont su faire leur fruit tous les écrivains de l'errance, et Cervantès au premier chef, pour qui la croisée des chemins est à jamais le seul lieu qui révèle son homme.

    Extrait de la "Note de l'éditeur" du livre de Laurie Lee. "Un beau matin d’été". Sur les chemins d’Espagne 1935-1936. Phébus Libretto, 262 pages.

    RépondreSupprimer
  2. l'essence ... des choses et des êtres.
    Beau et riche mot.
    15min devant l'ordi.
    Pas asez pour dire même un tt ptt peu des dernière essences croisées.
    merci pour le partage Francky !!
    Geoffroy

    RépondreSupprimer